Dans la continuité des ateliers de Bamako et de Kayes en 2021, un atelier de formation au plaidoyer s’est déroulé du 4 au 7 juin 2022 à Gennevilliers avec les militants anti-esclavagistes des associations Gambana RMFP Mali et Ganbanaxuun Fedde ARMEPES Mauritanie de la diaspora en France. L’objectif de l’atelier était de renforcer les capacités des membres de ces mouvements en matière de plaidoyer et de communication. Les militants étaient encadrés par l’association Donkosira, les chercheuses du projet EMiFo Dr Marie Rodet et Dr Lotte Pelckmans, et par le formateur Illia Djadi, expert en plaidoyer.
Après une rapide introduction sur les notions entourant le plaidoyer, les termes équivalents dans les différentes langues des participant.e.s, diverses interventions ont permis d’aquérir une vue globale de la problématique de l’esclavage par ascendance dans le contexte local et régional. Ainsi, l’intervention de Hanoune Dicko (secrétaire général de l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe, AHME) et du professeur Tidiane Mahamane Alou (université de Niamey, LASDEL, Niger) ont permis de mettre en perspective les expériences nationales ouest-africaines.
Une réflexion a aussi été menée sur les différentes sources de pouvoir, les personnes les plus adaptées pour porter un plaidoyer, l’importance des slogans, le rôle des médias et des réseaux sociaux, les moments les plus propices. Ces discussions visaient à élaborer collectivement une stratégie de plaidoyer pour sensibiliser les autorités et le grand public. Pour poursuivre la lutte contre l’esclavage, Salif Kamara et Marie Rodet ont souligné l’importance des alliés. Illia Djadi a rappelé l’importance des slogans pour mobiliser largement (parmi les jeunes notamment), au-delà des seuls membres actifs. Enfin, une réflexion collective a été menée sur les forces et les faiblesses des différents mouvements, et sur les moyens d’améliorer leur efficacité.
Pour le Mali, les points identifiés comme devant être améliorés sont la communication,
l’engagement des intellectuels, des jeunes, des autorités et de l’appareil judiciaire. Sont
envisagés les points stratégiques suivant :
– Création d’un site web
– Organisation de conférences, d’activités attirant la jeunesse, de conférences,
d’événements pour créer des partenariats
– Collaboration avec des artistes
– Implication des femmes dans des postes à responsabilités au sein du mouvement
– Collaboration avec des intellectuels
– Mise en place d’une assistance juridique (ex : via la formation de jeunes membres)
– Renforcement de la communication via les réseaux sociaux, les commissions, les
relations presse
– Lobbying
– Mise en place de commissions impliquant les femmes et les jeunes
– Implication des ONG pour améliorer les conditions de vie des déplacés liés à
l’esclavage par ascendance
Aline Desdevises, Mariam Coulibaly, Assa Waly Diakité
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