Projet de recherche appliquée « Esclavage et Migrations Forcées au Mali (EMIFO)». Atelier de formation des autorités administratives et judiciaires.
La Faculté de Droit Public (FDPu) de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako abrite du 28 juin au 03 juillet 2021, le lancement d’un atelier de formation des autorités administratives et judiciaires dans le cadre du projet de recherche appliquée sur l’esclavage et Migration Forcée au Mali du programme EMIFO. Placée sous la présidence de Monsieur Amadou Ouane, conseiller technique au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, la cérémonie a réuni les responsables de l’Université et de leurs partenaires. Prenant la parole, Dr Yacouba KONE, Vice-doyen de la FDPu, a souhaité la bienvenue aux participants et remercié les partenaires du programme EMIFO.
Prof. Bouréma KANSAYE, Vice-recteur de l’USJPB, a, à son tour remercié les participants et souligné l’importance du projet dans la lutte contre l’esclavage par ascendance. Ce projet rentre dans le cadre d’un axe stratégique du développement relatif au renforcement de capacités des acteurs de la justice.Pour lui, ce programme vise la promotion du développement économique et du bien-être des populations déplacées du fait de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes, par le biais des mesures concrètes destinées à faire connaitre leur situation, restée jusqu’à récemment inintelligible et invisible pour la plupart des professionnels du développement et de l’humanitaire. Les résultats obtenus dans le cadre de ce programme EMIFO comme le déploiement des équipes sur le terrain pour effectuer des enquêtes, la formation des parajuristes, la diffusion dans les médias d’articles et de sketch en langue nationale, sont salutaires. Dr Zoumana DIARRA, Secrétaire Général de la Commission Nationale des droits de l’Homme (CNDH), parrain de cette activité, a, au nom du président, rappelé les principes de protection et de promotion des droits de l’Homme ainsi que la prévention de la torture et autres peines cruelles et inhumaines. Pour cela, la CNDH est et demeure à l’avant- garde de la protection des droits humains et son importance est plus que jamais d’actualité dans la lutte contre l’esclavage et les pratiques assimilées.
Quant à Marie RODET, Directrice du programme EMIFO, et historienne et chercheure, elle a souligné que l’esclavage par ascendance est une histoire souvent méconnue et qui engendre une lourde conséquence dans de nombreux pays comme la Mali. Il s’agit de l’assignation du « statut d’esclave » à une classe de personnes sous le prétexte que l’un de leurs ancêtres aurait été réduit en esclavage par le passé par des familles de l’élite locale. Les victimes sont confrontées à des discriminations et des abus et peuvent se retrouver contraintes de travailler sans rémunération. Il n’y a pas de législation sur l’esclavage par ascendance. Il est donc difficile de connaître le nombre exact de personnes victimes de ce phénomène. Les recherches du programme EMIFO visent à proposer des mesures concrètes pour remédier à cette situation et pour gérer et prévenir le déplacement prolongé des victimes qui tentent d’échapper à l’esclavage. L’allocution d’ouverture a été prononcée par M. Amadou Ouane représentant le Ministre de l’enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique. Il a déploré l’inexistence d’une loi spécifique criminalisant l’esclavage par ascendance au Mali. En raison de cette absence de cadre juridique protecteur, les victimes de l’esclavage par ascendance n’ont souvent d’autre choix que de fuir vers des régions plus « hospitalières ». Il demeure convaincu, que le concours des personnes ressources sollicitées dans cet exercice de renforcement de capacité, permettra de mieux combler les attentes. La séance a été suspendue pour une photo de famille et observer une pause-café. Au début des travaux, le Pr Bakary CAMARA, l’un des chercheurs du projet, a fait une brève présentation des objectifs, des attentes des formateurs et auditeurs.
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