Après une première tournée théâtrale en août dernier dans les régions de Kayes et de Nioro, débutait le vendredi 12 novembre 2021 la seconde partie de la tournée contre l’esclavage, pour le vivre ensemble et pour la paix dans la région de Kita. A son arrivée à Kita, l’équipe de Donkosira et la troupe de théâtre se sont rendus chez les autorités régionales et ont supervisé la mise en place de l’activité.
Le soir, l’activité a commencé par des mots de bienvenue de la représentante du Maire Mme Koné Kandia Cissé et une présentation par Donkosira de l’activité et des objectifs du programme recherche-action EMiFo. M. Diakité Broulaye, représentant du gouverneur de Kita, a ensuite salué l’initiative et assuré l’entière disponibilité de la région dans cette lutte. La scène a ensuite été laissée aux artistes.
A la fin du sketch, la parole a été donnée au public. Tous et toutes ont fermement condamné l’esclavage, et ont demandé à ce que cette activité de sensibilisation continue afin de toucher différentes localités et d’arriver à l’abolition complète de l’esclavage par ascendance. Mr Diakité Broulaye a dénoncé les actes inhumains découlant de l’esclavage et a réaffirmé l’engagement de la région de Kita. Le président du Haut conseil islamique de Kita, Mr Keita Moussa, a souligné que ce phénomène nous concerne tous, quelque soit notre appartenance religieuse et a salué l’initiative de cette tournée théâtrale, qu’il a rapproché d’une méthode ancestrale pour mettre fin aux conflits les plus graves.
Le matin du 13 novembre, l’équipe est partie pour Mambiri ; dès son arrivée, elle est allée saluer le chef du village. L’activité a débuté vers 10h avec la prestation de l’artiste local Salif Camara, suivie des mots de bienvenue du représentant des déplacés Mr Coulibaly Mamadou et des discours de Donkosira et du Maire de la commune de Souranza, M. Coulibaly Monsiré. Ce dernier a salué l’initiative et s’est déclaré satisfait de l’évolution de la situation et confiant d’un dénouement heureux.
Après la représentation, Garan Cissoko (conseiller villageois) a déclaré que l’État avait failli son rôle de protection de tous ses citoyens. Il a invité à imiter l’exemple de Mambiri, emblématique du vivre ensemble dans la paix et la cohésion. M. Sidibé Sounkoutou, lui-même déplacé, a appelé les déplacés à la retenue et au pardon afin de trouver une solution au problème de manière pacifique. M. Diakité Moussa, fils du chef de village et conseiller, a affirmé qu’il n’y a pas et n’aura pas d’esclavage à Mambiri, et a demandé aux autorités de jouer leur rôle dans la lutte contre l’esclavage. M. Nomoko Cheickna a quant à lui demandé pourquoi les coupables d’actes d’esclavage n’ont toujours pas été punis, et considère que ces sensibilisations ont pour but d’endormir la conscience des gens au lieu de poser des vraies actions pour mettre fin à la pratique. Il a aussi déclaré que les autorités ne travaillaient absolument pas sur le sujet. M. Touré Makan a relaté les exactions dont lui et sa famille ont été victimes au vu et au su des autorités sans que les coupables ait été inquiétés. Il s’est plaint de l’inaction des autorités, mais a affirmé qu’ils ne comptent aucunement repartir en arrière et ont surtout besoin de terres cultivables pour nourrir leurs familles à Mambiri. Mme Coulibaly Founemoussou est aussi revenue sur l’enfer qu’ils ont vécu à Secoura, entre humiliations, viols, et autres traitements inhumains et dégradants. Elle a terminé par saluer le village de Mambiri et son Maire pour les avoir acceptés sans créer de différences entre eux. M. Touré Toukaye a salué l’initiative d’EMiFo et assuré aux déplacés que la situation s’arrangerait, mais a souligné que si les autorités étaient réellement engagées, les lignes bougeraient plus vite. Il a cependant appelé les déplacés à la retenue et à la patience, en leur assurant un dénouement heureux. M. le Maire a aussi rassuré l’assistance, et affirmé que les habitants de Kaarta commencent à exprimer des regrets vis à vis de cette situation : il semble que les mentalités commencent à changer. Il a affirmé que les autorités se sont attelées à la tâche, mais que la lutte ne peut aboutir en quelques jours, que c’est une lutte de longue haleine. Il a réaffirmé sa confiance dans les déplacés, dans les actions de pourparlers et croit à un dénouement satisfaisant et pacifique.
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